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Mise à jour : 

16/12/2024

Rencontre avec Jérémy Charbonnel, jeune et talentueux humoriste

Sommaire

Jérémy Charbonnel, c’est LE nouveau talent à suivre qui va vous faire mourir de rire ! J’ai eu l’occasion de le rencontrer lors de son spectacle « L’homme Moderne », à Lyon.

Lyon, c’est la ville d’origine de Jérémy qui propose un spectacle « vivant » avec un mélange de sand-up et de sketches savoureux. Vous l’avez d’ailleurs peut-être déjà vu, puisque Jérémy a joué dans le biopic Cloclo, dans lequel il interprète Christian Morise, le secrétaire particulier de Claude François. Depuis toujours, Jérémy est attiré par les planches. Il fait ses débuts à l’atelier théâtre de Pentes avant d’aller suivre une formation de comédien à Paris. Rencontre.

 

Salut Jérémy, comment on se sent à la fin d’un spectacle ?

 

On se sent voler, en lévitation. Il y a une adrénaline de dingue et encore l’excitation du spectacle. On fait des bises et on va boire une petite bière ou deux ! Trois quarts d’heure, une heure après, tu as le contre coup, la vague qui retombe, et c’est le moment d’aller se coucher pour recharger les batteries pour recommencer le lendemain… Mais on est surtout vraiment excité. C’est génial de voir les gens après, d’avoir leur retour à chaud. C’est du spectacle vivant.

 

Qu’est-ce qu’un homme moderne ?

 

Je dirais que c’est la femme d’hier… Mais en pire. Aujourd’hui, on demande beaucoup à un homme. Dans la génération d’avant, déjà celle de mes parents, le père ramenait l’argent et la mère était femme au foyer. Aujourd’hui ça a totalement changé. Les rôles ont évolué. L’homme doit à la fois ramener l’argent, mais sa femme travaille tout autant. Alors, on lui demande aussi d’aller chercher les gosses à l’école, de faire le ménage, la cuisine, les courses, d’être un mari attentionné et un amant idéal, d’être beau, drôle, et que sais-je encore… Une lutte de tous les jours, une utopie peut-être ?

 

Gaspard Proust ou Pierre-Emmanuel Barré ?

 

J’adore les deux. Je connais un peu plus personnellement Pierre-Emmanuel Barré qui est un fou furieux. J’adore l’écriture de Gaspard Proust. La première fois que j’ai vu le spectacle de Gaspard, je ne le connaissais pas. On m’avait invité au Studio des Champs Élysées. Son affiche, c’était un point d’interrogation. J’y suis allé avec ma fiancée. On ne savait pas du tout ce qu’on allait voir. Et là, on se dit ‘Non, il ne peut pas dire ça, mais en même temps, il a raison’. C’est dingue. Et Pierre-Emmanuel Barré, il a cette folie qui est incroyable, c’est le no limit. Les deux sont pour moi fabuleux.

 

Quel super pouvoir t’a toujours fait rêver ?

 

D’être invisible. De pouvoir être dans des endroits où on n’a pas le droit d’être, pour écouter, pour voir ce qui se passe, pour être dans le secret des dieux …

 

Qu’est-ce que tu retrouves sur les planches qu’il n’y a pas dans le cinéma ?

 

L’instantanéité et l’énergie du public qui te renvoie les choses tout de suite, la complicité qui se crée avec lui ! L’interaction.

 

Et inversement ?

 

Tu as plus le temps d’essayer des choses. Devant la caméra, tu joues pour ton réalisateur et on va chercher, on est plus dans un travail exploratoire, pour trouver l’émotion la plus juste à ce moment-là. On joue de deux manières totalement différentes. Sur scène, tu es très expressif. Tu dois donner un maximum pour que la personne qui est au dixième, vingtième rang reçoive la même émotion, la même énergie que celle qui est devant. Devant la caméra, c’est totalement l’inverse, c’est la caméra qui vient en toi. Tu dois être sobre et la façon de jouer est plus subtile. Tu fais tout pour aller chercher cette petite lueur que seul le réalisateur va percevoir et qui va lui faire dire ‘celle-là c’est la bonne’.

 

Paris ou Lyon ?

 

Je te dirais que si je peux faire ce que je fais à Lyon, je serai le plus heureux du monde. J’ai ma famille ici à Lyon, tous mes potes. Et c’est vrai qu’à Paris tu es dans une frénésie incroyable. Et tu prends ce rythme-là. Tu n’as pas le temps de voir tes potes, parce qu’ils finissent à 20h / 21h le boulot. C’est vraiment différent. La qualité de vie à Lyon est juste dingue. Si un jour je peux revenir habiter ici, j’adorerai !

 

Le cocktail de l’homme moderne ?

 

Un mojito framboise. Ça, c’est bon !

 

Le dernier film que t’as vu ?

 

Alors j’ai vu Le tout nouveau Testament. Un film incroyable de drôlerie et de sensibilité, avec un Poelvoorde déjanté et infect, des comédiens fabuleux dont Yolande Moreau qui apporte sa dose de poésie grâce à sa fantaisie décalée… Un film qui te ramène à l’essentiel de la vie, mais de façon complètement barrée… Très bon moment !

 

Ton plus gros vice ?

 

La fête ! Malheureusement, je suis tombé dedans que j’étais petit et j’ai des gênes familiaux où on aime bien faire la fête. Je ne fume pas, mais j’aime bien faire boire les autres pour qu’ils sortent de leur zone de confort et qu’ils se lâchent ! Héhé !

 

David Lynch ou Michael Bay ?

 

C’est réellement deux écoles différentes. Je ne pourrais pas dire que je suis fan de l’un ou de l’autre, mais j’adore les aspérités de l’un et de l’autre. Peut-être une petite préférence pour Michael Bay parce que j’aime les situations et l’action…

 

Avec qui rêves-tu de travailler ?

 

Il y a Clint Eastwood qui est vraiment incroyable, touchant et puissant. Pedro Almodovar qui amène cette fantaisie assumée, cet univers très tranché avec des situations de malade. Woody Allen, cet intello torturé new yorkais en perpétuel questionnement sur les relations humaines… Je ne parle pas anglais, c’est con pour bosser avec eux ! En France j’aimerais beaucoup tourner avec des réalisateurs tels que Fred Cavayé, un grand réalisateur de films d’action. Il y a aussi Céline Sciamma qui une façon bien à elle de filmer les comédiens, Jacques Audiard qui me touche particulièrement. Et puis dans l’univers de la comédie, des gens comme Daniele Thompson qui propose des comédies familiales touchantes ou mes idoles comme Dominique Farrugia et Alain Chabat, qui proposent toujours des comédies délirantes dans la lignée des Nuls

 

Le truc le plus gênant qu’on t’a demandé de faire ?

 

Je n’ai pas encore été confronté à cette situation…

 

Une musique que t’adore, mais quand quelqu’un tombe dessus, tu dis que tu ne sais pas ce qu’elle fait là ?

 

Elie Kakou qui avait une personnalité indescriptible dans le jeu et pour sa création de personnages devenus cultes aujourd’hui. Et évidemment, le duo Poiret-Serrault, duo comique précurseur, qui maniait à la fois la verve et le jeu avec une audace dingue à leur époque.

 

Ça fait quoi de se retrouver nu devant Clara Morgane ?

 

C’est bizarre, je te l’accorde. Je vais te raconter une anecdote de tournage. Pour faire ce dernier plan (voir la vidéo ci-dessous) elle m’avait acheté un string chair pour cacher un minimum. C’était totalement ridicule et les techniciens ont piqué un fou rire, ces enfoirés. C’est une fille adorable. Elle met hyper à l’aise. On s’est vraiment éclaté et on a refait trois spots derrière. La marque avait adoré.

 

Le dernier spectacle qui t’a fait kiffer ?

 

Je suis allé voir Monsieur Fraize à Avignon : un spectacle original, singulier, du clown moderne, qui te fait ressortir ton rire d’enfant, dans lequel il n’y a pas de demi-mesure : tu aimes ou tu détestes un peu dans l’univers des Chiche Capon. Là, il n’y a pas vraiment d’histoire, un personnage touchant et attachant à qui il arrive des trucs de dingo…

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